Bordemarge - Emmanuelle Nuncq

Un mousquetaire rebelle quitte le château de Bordemarge au galop. Après avoir fomenté un coup d'État, Le duc Silas a lancé ses troupes de pirates sur les traces de Roxane, l'héritière légitime du trône, qui a réussi à s'enfuir. Violette, bibliothécaire déprimée, aurait adoré lire ce genre d aventures rocambolesques. Aussi, le jour où, pour échapper à ses ennemis, Roxane traverse un tableau magique qui donne sur le monde réel et envoie Violette à sa place à Bordemarge, cet échange est l'occasion rêvée pour la bibliothécaire de troquer son quotidien contre des péripéties incroyables. Saura-t-elle déjouer les plans de l'infâme Silas ? Une chose est sûre : à Bordemarge, tout est possible, il suffit de le vouloir !

Mon avis :

Quand Castelmore décide de publier leur tout premier roman français, je me dis que ce doit quand même être quelque chose ! C’est pourquoi, quand j’ai vu que Bordemarge était proposé en partenariat sur Livraddict,  j’ai décidé de me laisser tenter. Je pensais vraiment que cette lecture serait  tout en légèreté et rafraichissante. Malheureusement, elle a été, pour moi, tout le contraire …

J’ai été refroidie dès le départ, lorsque j’ai rencontré Violette. C’est vrai qu’elle n’est pas vraiment le genre d’héroïne auquel je m’attache facilement. Elle est plutôt dépressive et ne fait pas grand-chose pour changer la vie qu’elle ne supporte plus de mener. Mais pour une fois, ce n’est pas ça qui m’a le plus gêné … Je l’ai détesté pour la vision qu’elle donne de son métier de bibliothécaire. Pour elle, c’est un métier ennuyant où on reste assis sur une chaise à attendre que le temps passe … Et bien non ! Violette n’est peut-être que le personnage d’un livre mais elle donne une mauvaise, mais surtout fausse, image du métier de bibliothécaire. Bon d’accord, j’ai peut-être pris la mouche parce que je fais des études de bibliothéconomie mais c’était plus fort que moi. Les bibliothèques sont des endroits pleins de vie où le travail ne manque pas ! Aujourd’hui, le plus gros souci des bibliothécaires, c’est justement de casser cette image veillotte et négative. Je trouve vraiment dommage que l’auteure ait choisi un vieux cliché pour parler des bibliothèques …

Pour ce qui est des autres personnages, je ne les ai pas plus appréciés que Violette. Ils m’ont semblé ternes, sans vie. Et puis, il faut quand même bien avouer que ce sont les pires stéréotypes de contes de fée : Roxane, la princesse qui se bat aussi bien qu’un homme et qui ne rêve que de libérer son peuple de l’horrible et malfaisant Silas ; Marcus, le vieil homme sage ; Angus, le vilain pirate uniquement attiré par l’argent ; Peter, le petit garçon qui prend son destin en main ; et n’oublions pas Christian, le jeune homme toujours prêt à aider les autres, curieux et intelligent. Alors c’est vrai, les personnages évoluent au cours de l’histoire … Mais leur évolution n’est en rien étonnante, ni exceptionnelle ! On voit même venir de très loin certains changements !  

Malheureusement, l’intrigue est aussi prévisible que les personnages. Pas une seconde, je n’ai été étonnée, bouleversée ou époustouflée par le tournant que prenait l’histoire. Plusieurs fois, j’ai levé les yeux au ciel tant les évènements s’enchainaient avec une facilité déconcertante. À force, j’ai même trouvé que ça devenait lourd tous ces faux-rebondissements attendus …

Point positif tout de même : Emmanuelle Nuncq a une très belle plume ! Elle manie les mots avec adresse. Heureusement, d’ailleurs, parce que sinon, je ne pense pas que j’aurais pu terminer ce roman. Et puis, l’idée des petits bonus (les scènes coupées surtout) à la fin du livre est plutôt sympa. Par contre, c’est dommage que ces bonus soient plus plaisants à lire que l’histoire elle-même.

Bref, je suis tout simplement déçue par Bordemarge d’Emmanuelle Nuncq. Les personnages trop clichés et l’intrigue trop facile ont rendu ma lecture assez laborieuse. Mais malgré ma déception, je remercie, tout de même, les éditions Castelmore et Livraddict de m'avoir permis de découvrir la jolie plume de l’auteure.

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